GOyAVE (Glycans and Oysters Attachment of human enteric Viruses in the coastal Environment)
GOyAVE (Glycans and Oysters Attachment of human enteric Viruses in the coastal Environment) est un projet financé par l’ANR porté par le laboratoire et implique deux autres équipes faisant partie du CRCINA de l’INSERM Nantes (Jacques Le Pendu), et de l’UMR 8576 du CNRS à Lille, (Yann Guérardel).
Les norovirus et les rotavirus sont la cause majoritaire des gastro-entérites virales chez l’Homme. Ils sont excrétés en grande quantité par les personnes infectées, et peuvent contaminer l’environnement lors de fortes précipitations ou de défaillances au niveau du réseau de traitement des eaux usées. Les virus peuvent ensuite être accumulés par les huîtres présentes dans ces eaux côtières contaminées.
Chez l’Homme, ces deux virus utilisent les mêmes molécules de la famille des glycanes, ou sucres, pour se fixer aux cellules intestinales et les infecter : les antigènes tissulaires de groupe sanguin, ou HBGA (qui sont aussi portés par les cellules sanguines). Les HBGA sont polymorphiques chez les humains, c’est-à-dire qu’il en existe une certaine variété entre les personnes. Les virus qui lient les HBGA présentent des préférences pour certaines formes de ces molécules, ainsi un même virus pourra infecter une personne mais pas une autre en fonction du type d’HBGA exprimé.
Lors de précédentes études, nos équipes ont déjà montré qu’au moins une molécule similaire aux HGBA de type A est également présente dans les tissus d’huître. Notre hypothèse est que cette molécule permettrait aux virus humains de persister au sein des coquillages contaminés, sans infecter ces derniers. De plus, cette molécule pourrait sélectionner certains virus parmi la grande diversité de particules rejetées. Cependant, la structure et la nature exacte de cette (ou ces) molécules présente(s) chez les huîtres reste inconnue.
Enfin, d’autres études ont également montré que des molécules portées par les bactéries entériques ou de l’environnement pouvaient interagir avec les norovirus comme le font les HGBGA.
Les objectifs de ce projet sont donc 1) de caractériser la structure des glycanes exprimés par les huîtres et des bactéries modèles, par une combinaison de méthodes chimiques, biochimiques et immunologiques, 2) d’identifier précisément les tissus et cellules d’huîtres qui les expriment et 3) d’étudier l’impact de ces glycanes sur les interactions entre huîtres, bactéries et norovirus ou rotavirus , que ce soit au niveau de leur persistance, de leur infectiosité, ou de la sélection de certaines souches virales.