Najoua DROUAZ / octobre 2015
Norovirus et coquillages Approches pour l’évaluation de la persistance et du pouvoir infectieux
Direction de thèse : Mlle Soizick F. LE GUYADER, M. Jacques LE PENDU, Directeur de Recherche, INSERM UMR-S892, Nantes
Financement : Ifremer/Région Pays de Loire
Cette thèse s’articule essentiellement autour de l'évaluation du potentiel des Recovirus comme substitut viral des norovirus humains afin d’étudier leurs distribution et persistance dans les coquillages. Les norovirus humains sont la principale cause d’épidémie et de cas sporadiques de gastroentérite aiguë dans le monde entier et sont une cause majeure de maladies d'origine alimentaire. La contamination des coquillages par les norovirus humains constitue un problème sanitaire et économique important. L'utilisation combinée de diagnostic moléculaire et de virus de substitution est une approche qui devrait contribuer à améliorer la compréhension du comportement des norovirus humains dans les coquillages, en particulier leur persistance. Le point majeur concernant la comparaison du comportement du virus Norwalk (prototype du génogroupe I) et deux virus cultivables, le virus Tulane (prototype du genre Recovirus) et le Mengovirus. Après bioaccumulation, la distribution tissulaire était assez similaire entre le virus Norwalk et le virus Tulane, la majorité des particules virales ont été détectées dans les tissus digestifs, tandis que le Mengovirus a été détecté dans les tissus digestifs mais également dans les branchies et le manteau. La persistance de ces trois virus après huit jours était comparable, mais des nettes différences ont été observées sur des périodes plus longues. Les virus Norwalk et Tulane ont affiché des demivies assez similaires, contrairement au Mengovirus qui a été éliminé plus rapidement. Ces résultats confortent l’hypothèse que le virus Tulane constitue un substitut adéquat pour étudier le comportement des norovirus humains dans les huîtres et a confirmé la persistance prolongée du virus Norwalk dans les tissus d'huîtres. En effet, la concentration dans les tissus digestifs a diminué seulement de 50% sur une période de huit jours. Cette approche innovante de l'analyse de la contamination virale des coquillages ouvre de nouvelles perspectives en particulier les études d'infectiosité car le virus Tulane est multipliable en culture cellulaire et peut aider à identifier les particules infectieuses.